juliendemangeat

Accatone
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Publié le 27 juin 2012
On entend souvent parler de cette connivence entre média et pouvoir. Ce qui est mis à jour ici est plus profond. Il s’agit de la soumission des médias au pouvoir, de la propagande qui en découle et en même temps du ridicule de ces sbires pathétiques qui mettent tant d’application à lécher les bottes des puissants. Tout est clairement expliqué ici, sans être trop démonstratif. Les petits trucages (souvent des montages très dynamiques) sont toujours assumés, ce qui confère à l’ensemble une touche de légèreté. On n’est jamais dans l’autosatisfaction comme chez Moore mais plutôt dans un esprit à la fois frondeur et amusé. L’ironie toujours de mise semble être là pour nous dire : mieux vaut en rire.

Publié le 18 juin 2012
Avec Cosmopolis Cronenberg nous plonge dans une sorte de caisson d’isolation ou toute sensation du monde serait absente. Cette déconnexion totale par rapport à la réalité est parfaitement rendue par cette longue scène en limousine. C’est vrai qu’une fois sorti de cette bulle le film revient à un niveau plus terrien et perd de son pouvoir de fascination. Mais cela tient puisque Pattinson perpétue cette sensation de néant indescriptible procurée par cet univers sans âme qu’est l’intérieur de cette voiture. On ressent une sensation d’isolement et de flottement très prégnante qui renvoie à une conscience du monde biaisée. Cette irréalité est si peu supportable à ceux qui la vivent qu’elle ne peut être que théorisée dans la scène finale. En effet le monde n’est plus qu’un spectacle lointain qui suscite une vague interrogation lorsque l’on voit certaines de ses manifestations extrêmes (les immolations). Et il n’y a surtout pas de liens apparents entre ces actes absurdes et leurs causes. Car justement elles n’existent pas, elles sont dans le virtuel, étrangères à la vie réelle. Elles sont le fait d’esprits aliénés à une cause perdue, dénuée de sens. Ici tout se résume à une vaste psychose ou l’on aurait une conscience aigue de sa propre indifférence au monde. Sans doute le film qui touche le plus profondément et au plus juste cette crise existentielle qui nous traverse.

Publié le 7 juin 2012
Après MI4 voila un autre film d’action pure qui réussit son pari grâce à un bon dosage d’humour. Dépassant très vite son sujet premier il fait la part belle aux personnages et à leur lutte d’égo. C’est aussi parce que ceux-ci sont utilisés pour ce qu’ils sont, des « freaks », que les scènes d’action se transforment en chorégraphies très débridées et en deviennent réjouissantes. Quant au discours sur la servitude il est salutaire à l’heure de l’enchainement des peuples par la dette.

Publié le 5 juin 2012
L’auteur du très beau « Nobody knows » fait toujours preuve de beaucoup de tendresse dans le portrait de ces deux frères séparés par un divorce. Bien ancré dans le quotidien, il reste très lucide et évite ainsi un côté trop mielleux. Il faut cependant dépasser la simple chronique et en arriver aux retrouvailles pour que le film décolle vraiment. C’est alors un film plus enlevé avec des scènes touchantes comme la rencontre avec les grands parents ou le croisement des trains qui touchent à la fable moderne. En y ajoutant une réflexion existentielle sur le mode enfantin, le film devient une vraie réussite.

Publié le 5 juin 2012
Parce qu’il s’exprime avec une économie d’effet et de moyens remarquables « la dernière piste » focalise l’attention du spectateur sur son mystère, son sens caché. Kelly Reichardt a l’art de jouer avec l’objet de son film et de le dévoiler discrètement. En se concentrant sur la peine quotidienne et répétitive de ces pionniers le film démythifie la conquête de l’ouest en même temps qu’il crée autour de celle-ci un étrange malaise. Avec une grande finesse elle laisse transparaitre ses thématiques à travers les personnages, le scénario étant des plus dépouillés. Cela fonctionne parfaitement tant KR fait confiance à ses acteurs pour tenir le cap de la sobriété. Ce ne sont pas les évènements qui vont servir de révélateur mais plutôt la réaction des protagonistes, tous un peu perdus, face à ceux-ci. Au-delà de la psychologie c’est plutôt leur héritage culturel, leur attachement à une civilisation naissante qui va transparaitre. C’est précisément sur ce terrain que KR va introduire ses doutes. A l’image de ses pionniers perdus dans le désert elle va nous laisser en plan avec ce questionnement capital sur notre civilisation.

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