Joysurfer

Joysurfer
  • Membre depuis le 01/10/2014
  • Nombre de critiques : 40
Publié le 23 décembre 2014
Il y a quelque chose d´agréable à retrouver des films à l'ancienne, qui reposent sur une histoire et sur les acteurs. Les stars du film, ce ne sont pas les effets spéciaux, ni l'univers visuel ou fantasmatique dans lequel une rebelle ou un candide seraient plongés pour mieux le battre en brèche. Point de jeux de la faim, de sorcier sur un balais, de vampire blafard ou de hobbit aux grands pieds, mais simplement des hommes, un père juge conservateur inflexible, un fils avocat arrogant et arriviste qui a fui le nid familial pour la ville et autour de ce duo de feu et de glace, les frères restés dans l'Indiana natal. De vrais personnages campés par d'excellents acteurs (Duvall vient d'accrocher la nomination au golden globe du second rôle, celle de l'oscar devrait suivre, un toujours excellent Vincent d'Onofrio en frère résigné..), une confrontation mémorable et surtout l'histoire d'un clan familial et d'un retour aux sources, à travers une relation tendue mais qui sera évidemment amenée à évoluer par la force des choses. Et très bonne surprise, beaucoup d'humour venant désamorcer le dramatique de la situation ainsi qu'une belle brochette de personnages secondaires, tous parfaitement interprétés par un joli casting. Passer de l'émotion au rire tout au long d'un vrai récit et d'une histoire qui parle à chacun car elle évoque les origines, voilà la recette d'un grand film version old school. Les recettes à l'ancienne, quand c'est très bien fait, ça procure toujours un grand plaisir.

Publié le 28 novembre 2014
Que feriez-vous si vous découvriez une importante somme d'argent planquée chez votre sous-locataire, dont vous venez de retrouver le cadavre gisant dans son appartement ? Tous les signaux d'alarme de votre esprit vous indiquent que ce pactole providentiel est louche et risque de vous amener des ennuis mais cet argent, vous en avez vraiment besoin... Tel est l'intérêt principal de Good people : réussir la mise en situation et faire s'interroger le spectateur sur son propre comportement en pareilles circonstances. Et aussi regarder nos deux good people, normalement prudents mais un peu téméraires pour l'occasion, lentement glisser sur la pente savonneuse (si on en prenait un peu, juste ce dont on a besoin pour payer les factures ?) et ensuite se débattre avec la cascade d'ennuis qui s'en suivra. Passé ce pitch intéressant, rien de particulier à signaler. Interprétation correcte, réalisation classique, dénouement prévisible et assez lisse et quelques derniers effets de sursaut gore inutiles. Heureusement, et ça devient suffisamment rare que pour le signaler, le film ne tire pas en longueur et assume les limites de son script : en 1h25, c'est réglé. Vite consommé, vite oublié...

Publié le 27 novembre 2014
Subjectivement, il peut être parfois difficile de rentrer rapidement dans un film dont le personnage principal vous inspire de la répulsion. Lou est un loser arriviste, amoral, instable, qui est prêt à toute compromission pour réussir et obtenir ce qu'il veut. Mais là où certains psychopathes peuvent être charismatiques (Hannibal Lecter), le antihéros de Nightcrawler est presque pathétique. Bien entendu, le personnage est ainsi écrit mais il pourrait mettre mal à l'aise le spectateur, d'autant que le film repose en grande partie sur lui, et ainsi créer une certaine distance. Passé ce bémol, le pitch de départ est intéressant, Gyllenhaal est habité par sa composition (du moins, on espère que c'est une composition) et le script égratigne la course au scoop, la trop grande place du fait divers dans l'actualité, l'avidité du public pour le gore et la froideur des opportunistes arrivistes dont c'est le fond de commerce. Quant au rhytme, on regrettera une répétition des mêmes séquences dans le ventre mou du film (le duo récurrent recherche d'une scène à filmer-vente des images à la productrice) même si les quinze dernières minutes seront particulièrement intenses et que la logique acide mise en évidence tout au long du film ne sera heureusement pas diluée, grâce à une fin qui évite le conformisme et qui refuse le retour vers un peu de morale.

Publié le 25 novembre 2014
Le personnage principal de Eden, c'est la musique électro, de la garage house à Daft Punk, elle est omniprésente pour ne pas dire continue. Mais à moins d'être un vrai fan du premier genre, au bout d'1h, les oreilles frôleront l'écoeurement. On a en réalité plus l'impression d'être en club qu'au cinéma. Sur cette bande-son géante mise en image, viennent se greffer une galerie de personnages tête-à-claques et apathiques qui ne suscitent aucune empathie ni aucune identification. Quitte à rendre hommage à la french touch, plutôt que de réaliser une sorte de biopic sur son frère, membre du duo underground et confidentiel Cheers, la réalisatrice aurait peut-être mieux fait de se focaliser sur les Daft Punk, qui n'apparaissent ici que de manière anecdotique, sous les traits de Vincent Lacoste et Arnaud Azoulay, il y aurait eu plus de matière. Mais tant qu'à se planter de personnage, Hansen-Løve se plante aussi d'acteur, Lacoste (Hippocrate, Les Beaux gosses) aurait sans doute pu insuffler plus de sel au personnage qu'il campe, quel qu'il soit, que de Givry, amorphe. A moins que cette direction d'acteur soit volontaire... mais si tel était le cas, une seule question : pourquoi ?! Pour susciter l'ennui ? 2h d'ennui ?! Autre interrogation, les branchouilles undeground d'hier semblent être les mêmes qu'aujourd'hui, jusque dans leur emploi intempestif de l'adverbe "carrément" pour traduire une joie intense mais contenue et molle. Est-ce parce que la mode est cyclique ou que la réalisatrice ne s'est pas embarrassée de considérations temporelles autres que celles musicales ? Pas impossible puisqu'à part trois poils supplémentaires au menton, les quelques protagonistes récurrents ne changent pas d´un iota tout au long du film, censé retracer vingt années de leur parcours ennuyant... Si vous avez une irrésisitible envie de french touch soudaine, écoutez 15 minutes de Daft Punk, vous aurez économisé 2h d'ennui...

Publié le 22 novembre 2014
On ne reviendra pas sur les talents de Nolan à la réalisation : beau, virtuose et technique. Sur le fond, une odyssée exploratoire qui déterminera la survie de l'espèce humaine et alternera les scènes d'action, de découverte, d'émotion, de rapports humains et de questionnement profond. Une patte visionnaire et futuriste, un joli casting, une empreinte écologique et un récit qui tient en haleine. Chacun abordera les dernières trente minutes à sa manière, le mieux est peut-être de les laisser défiler passivement tant il était certain que si les frères Nolan se mettaient à écrire à quatre mains le scénario, on pouvait se douter qu'à un moment, ils largueraient le spectateur qui flotterait en perdition dans la stratosphère conceptuelle, à l'image de son héros dans une galaxie lointaine. Au final, un bel objet, ambitieux mais un peu froid.

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