Synopsis : « L’extension des combinaisons d’images visuelles et d’images sonores est telle que le cinéaste peut revenir indéfiniment vers le connu, en faire jaillir des expressions indéfiniment neuves dans un monde qui semble demeurer éternellement vierge. » (Jean Grémillon). Je pars d’une écoute des films de Jean Grémillon, de la lecture de ses écrits ainsi que de ses rapports solidaires, professionnels et amicaux, avec le milieu musical de son époque, pour saisir l’importance de la musicalité dans son travail, dans sa pensée et sa démarche esthétique et politique. Musicien de formation, violoniste et membre d’un orchestre d’accompagnement de cinéma muet, Jean Grémillon, compositeur, orchestrateur et cinéaste, s’est penché, dès ses premiers films, sur les rapports entre le son et l’image en mouvement. Il s’est d’abord intéressé à la musicalité de la composition de l’image, du montage, de l’orchestration et à la reproduction mécanique des sons et images, ainsi qu’à l’expérimentation de leur (a-)synchronisme. Après l’apparition du sonore, il a cherché, dans ses films de fiction (avec et au-delà des conventions) comme dans ses courts-métrages documentaires, l’harmonisation et la parité entre tous les éléments visuels et sonores, avec une attention particulière aux qualités du son des voix et dialogues et au tissage complexe des différents matériaux sonores et musicaux du film.