Comme d'habitude avec ce réalisateur turc, un film magistral qui tranche cette fois-ci avec les autres oeuvres plus lentes et plus intimistes. Ici, des dialogues à n'en plus finir. On le surnomme "le Bergman du Bosphore". Malgré sa longueur et la densité des dialogues, on ne s'ennuie pas une minute dans ce film. Mis à part le héros principal, sans doute un acteur chevronné, les autres jouent parfaitement leur rôle, plus vrai que nature.. L'obséquiosité du Hodja et la déchéance du père sont d'une authenticité rarement vues dans les films occidentaux. Sans compter les paysages sublimes dans ces maisons troglodytes en hiver..Un sans faute pour ce film où Cannes ne s'est pas trompé..

Comment est-il possible de donner autant d'étoiles (LB) à Boyhood,intéressant par sa démarche mais insignifiant et de négliger celui-ci qui, malgré sa longueur, passionne de bout en bout? Photographie exceptionnelles, paysages à couper le souffle et nombreux dialogues entre frère et soeur, mari et femme et entre connaissances profonds et très intéressants. Enfin un film où on a l'impression de sortir plus intelligent

C'est vrai que le film est long ( 3 heures 16 ) et très bavard mais la longueur permet une immersion totale dans un univers totalement différent des productions habituelles et les dialogues sont parfois d'une incroyable richesse philosophique tout en restant accessibles ( le mémorable règlement de compte entre le frère et la soeur sans éclats de voix mais particulièrement cruel ). Le réalisateur est un maître de l'image, certaines scènes sont de petits bijoux ( le cheval libéré, les billets fractionnés )les acteurs sont excellents. On évoquera Bergman. Ils l'avaient dit dans "Game of Throne" : l'hiver va venir. Ben, il est là ! Beau, froid, empreint de solitude mais n'engourdissant pas la vie.