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Meryl Streep, "the" Artist : entretien

Publié le 15 février 2012 dans Actu ciné

L’actrice, magistrale en Margaret Thatcher dans "The Iron Lady", a reçu un Ours d’honneur à la 62e Berlinale pour l’ensemble de sa carrière.
Grande dame. Immense actrice. Queen of mimicry (reine de l’imitation),… Cette liste pourrait continuer à l’infini tant le talent de Meryl Streep est sans limite. Comme elle vient une nouvelle fois de le prouver en se glissant magistralement dans la peau de Margaret Thatcher pour The Iron Lady, de Phyllida Lloyd, avec laquelle elle avait déjà tourné Mamma Mia.

Pas de chanson au menu cette fois mais un rôle très “physique”, Streep se livrant à une véritable métamorphose pour devenir la Dame de fer pendant plus de quatre décennies. La voix, la gestuelle, la posture, la poigne, la tenue,… tout y est, jusqu’au collier de perles double rang dont la première (et seule) femme “Premier ministre britannique” ne se sépare jamais, en hommage à ses jumeaux. Cette réincarnation à l’écran de Margaret Thatcher (aujourd’hui âgée de 86 ans) a d’ores et déjà été unanimement appréciée dans les pays anglophones, où pas l’ombre d’une critique n’a trouvé shocking qu’une Yankee campe Maggie, dans un film plus shakespearien que politique.

Un parti pris de réalisation partagé par Meryl Streep. Tout de noir vêtue, petites lunettes sur le nez, sourire aux lèvres et bouquet de roses à la main, elle s’en est longuement expliquée à Berlin, face à des centaines de journalistes enthousiastes qui l’ont applaudie à tout rompre. L’un lui faisant la bise et lui offrant des fleurs. Et un autre lui remettant une poupée russe, à l’effigie de Margaret Thatcher. Morceaux choisis.

Le challenge d’une telle prestation
Quand vous faites ce que vous aimez, il n’y a jamais rien de particulièrement laborieux. C’est beaucoup de concentration, de travail certes mais on ne peut pas parler de difficulté. La vraie difficulté pour moi, c’est lorsque je me retrouve face à un robot, dans un film plein d’effets spéciaux où, là, il vous faut inventer un nouveau monde.

La métamorphose physique
Ce maquillage est effectivement ahurissant. Avec un résultat incroyable, merveilleux, qui est le travail de toute une équipe emmenée par J. Roy Helland, avec lequel je travaille depuis plus de 35 ans, depuis que j’ai joué ma première pièce de théâtre à Londres. Ils ont réussi à faire quatre décennies de Margaret Thatcher. Nous avons fait trois tests de prothèses différentes et, à chaque fois, ils retiraient des éléments. Donc je dois dire qu’il reste pas mal de moi dans le personnage, en tout cas avec un certain éclairage (rire).”

Son côté caméléon
Moi, j’ai l’impression de toujours jouer la même personne étant donné que je retrouve systématiquement certains éléments de ma propre personnalité dans chacun de mes personnages. Certes, nous sommes tous différents mais nous avons tous en commun nos vies intérieures et notre humanité. Et moi c’est ce qui m’intéresse. Dans chacun de mes rôles, j’essaie toujours de trouver ces petites notes de musique qui nous sont communes.

L'autre Maggie
J’ai appris un tas de choses sur elle qui m’ont beaucoup surprise. Car en tant qu’actrice de gauche, j’avais forcément certaines idées. Pour moi, elle était une amie de Reagan – ce qui n’était pas bien en soi (sourire). Mais j’ai aussi découvert qu’elle n’était pas anti-avortement mais pour un libre choix des femmes. En tant que chimiste, elle a aussi été une des premières à mettre les Nations unies en garde contre le risque de réchauffement climatique, il y a plus de 20 ans. […]. Je ne la qualifierais pas de féministe. Cela la ferait sans doute bondir. Mais en tout cas, elle a ouvert des portes qui, jusque-là, étaient restées fermées aux femmes. Cela dit, ce n’est pas à moi de la juger. D’ailleurs, en tant qu’actrice, je ne juge jamais mes personnages. Car si je le faisais, c’est comme si je me jugeais moi-même. […].”

Envoyée spéciale à Berlin, Cathy Trograncic 

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