Sarabande

Titre original: Saraband
Origine:
  • Suède
Genre:
  • Drame
Public: Tout public
Année de production: 2003
Date de sortie: 02/02/2005
Durée: 1h47
Synopsis : Trente ans se sont écoulés depuis que Marianne et Johan, le couple de "Scènes de la vie conjugale" se sont perdus de vue. Sentant confusément qu'il a besoin d'elle, celle-ci décide de rendre visite au vieil homme dans la maison de campagne où il vit reclus. Entre eux, la complicité et l'affection sont réelles, malgré toutes ces années passées sans se voir. Marianne fait la connaissance du fils de Johan, Henrik, et de la fille de ce dernier, Karin, qui habitent dans les environs. Tous deux pleurent encore Anna, l'épouse d'Henrik disparue...
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    8.8/10 5 votes - 5 critiques

Avis des internautesdu film Sarabande

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Publié le 1 juin 2005
Du bon et moins bon. Moins bon: y a-t'il une script girl dans le film? Quand Karin s'enfuit, elle est en chemise de nuit, en cheveux et en bottes de travail; mais quand elle arrive chez Marianne, elle est en tshirt & pantalons, les cheveux bien coifés en une longue natte ??? Moins bon: le rythme accéléré du dialogue entre Marianne et Johan lors de leurs retrouvailles. Autant il serait plausible entre deux copains de régiment, autant il est invraissemblable entre deux personnages complexes. Et c'est particulièrement choquant juste après le séquence qui précède (Marianne, arrivant dans la maison de Johan, y erre pendant un moment) Très bon: la manière dont Bergman nous fait deviner l'inceste entre Henrik et Karin (et cela bien avant de fournir des indices réels) Très bon: la présence du "cinqième personnage": Anna (brillante direction d'acteur ;o) ) Un film qui montre la stupidité, la muflerie des males (Henrik et Johan) et la clairvoyance des femmes (Marianne et Anna) [Karin n'est qu'un petit animal versatile] ; il me semble partager beaucoup de points communs avec un autre film qu j'ai vu il y a peu : Lugares Comunes.

Publié le 13 février 2005
Un film au style très épuré pour une histoire toute simple et très compliquée : celle d'êtres humains comme nous. Des humains souvent terriblement inhumains, mais pour lesquels on a de la compassion, parce que leur haine vient de leur amour. Et que la blessure de cet amour peut les faire devenir indifférents ou cruels. Jusqu'à la mort. C'est bien du Ingmar bergman : profond et sombre .

Publié le 12 février 2005
j'ai l'impression que ce qu'on vit dans cette société est si terrible qu'on passe à travers sans plus se donner la peine de réfléchir, or voilà un film qui, quelles que soient ses faiblesses, réfléchit, ou du moins paraît réfléchir. j'ai l'impression que dégommer un tel film n'apporte rien. mais c'est délicat: étant donné que la vie est presque toujours à ce point terrible, sert-il à quelque chose de réfléchir? le film, Saraband, réfléchit-il à bon escient? Il est difficile de parler de ce film après l'avoir vu, parce que la vérité qui est à dire est peut-être difficile à énoncer sans faire de compromis inacceptable. il peut être perçu comme ne cherchant pas réellement de solution non plus, mais comme cherchant à susciter une pitié mal placée. a-t-on d'autre part le droit de réfléchir correctement à d'autres qu'à des gens qui peuvent passer pour impitoyables et qui sont riches? le film se termine sur le constat d'échec (sur le plan relationnel) d'une femme de soixante ans passés, Marianne, l'ex-femme de Johan. constat d'échec dont il est difficile de prétendre qu'il n'est pas pessimiste. "scènes de la vie conjugale" le film qui raconte sa relation de jeunesse avec Johan se termine aussi sur un constat d'échec, mais c'est un échec qui rit à la vie, même si le doute est total quant au bien fondé de la rupture. dans Saraband, de l'émotion, souvent, de la sensiblerie déplacée, sans doute, mais qui fait partie des caractéristiques des personnages. il y a une personnalité forte qui craque (elle craque plusieurs fois en fin de compte) ou qui se laisse aller à l'émotion, mais seulement quand elle est seule. (il y a même plusieurs personnages qui craquent..., tous craquent un moment!) qu'est-ce que la sensibilité? comment font des gens pour aimer, pour demeurer sensibles en présence des autres, se demande Marianne à la fin du film, songeant à la femme disparue du fils de Johan. autre question: que peut-on faire face à l'insensibilité, ou du moins à une insensibilité qui est capable de sensibilité? d'où provient-elle cette insensibilité, surtout dès lors que la personne semble sensible? les échanges entre les personnages, les moments de vie en commun sont presque fortuits, arrachés au néant. la plupart sont impossibles, pour quelque raison majeure, ou désastreux. les personnages sont complexes. ni tout noirs, ni tout blancs. ils se posent des questions eux-mêmes sur eux-mêmes.. Johan et Marianne sont exceptionnellement normaux. mais ce ne sont pas les seuls personnages principaux du film. Henrik est un personnage très important. ainsi que sa fille Karin qui semble une personnalité forte également. (qu'en aurait-il été, toutefois, si elle n'avait pas hérité de la fortune de sa mère?) ceux qui gravitent autour de Johan et Marianne, de ces personnalités fortes, semblent souvent, eux, anormaux. l'une d'elle, Martha, la propre fille de Marianne, est recluse en elle-même et ne reconnaît plus personne. elle vit dans un home. l'extrême normalité de sa mère, Marianne, son intelligence qui a renoncé en partie à la sensibilité, rendent tangible cet enfermement en soi-même fût-il brièvement observé. des cris et des pleurs changent-ils quelque chose à la folie d'un être? j'ai eu l'impression que le réalisateur avait peur de compliquer les choses. est-ce les compliquer que disséquer un peu plus longuement un comportement réputé incompréhensible? Marianne est seule à aller la voir. ses visites semblent une formalité. est-ce le cas? y a-t-il moyen de conférer un caractère entier à un handicapé mental? ne s'avère-t-il pas utile de passer du temps avec lui, comme avec un enfant en quelque sorte autrement que dans une perspective clinique ou thérapeutique? il y a Henrik qui s'enferme successivement avec sa femme, puis avec sa fille, parce qu'il a besoin de ressentir qu'il est quelqu'un pour quelqu'un d'autre, mais qui fait de sa fille une artiste consommée, de génie. qui est tout l'inverse du mépris de son père à son égard. Johan, son père, ancien professeur d'université, vit comme une retraite dorée dans une magnifique villa rustique d'un goût parfait à la campagne. mais une retraite de riche qui exclut la souffrance, du moins certaines d'entre elles. est-ce une retraite où l'on réfléchit réellement? il ne s'entend pas avec Henrik. mais il est absurde de dire qu'il ne l'aime pas. il aime la beauté, les femmes. Marianne est une avocate qui s'est fait un nom. tout cela, ce n'est pas rien. il s'agit d'un milieu déterminé qu'il ne s'agit cependant pas de détailler ici. il est trop délicat de prétendre en effet que cela a peut-être à voir avec les difficultés qu'éprouvent leurs proches. toute cette sensibilité insensible a à voir avec l'hypersensibilité d'Henrik par exemple, qui débecte par instants. certains peuvent être tentés de tout rejeter en bloc, mais les personnages sont-ils aussi inexcusables étant vus avec leurs terribles faiblesses, responsables de leurs déboires ? la thème fondamental de ce film c'est, je pense, la responsabilité de l'homme et de la femme moderne, à l'époque actuelle, c'est cette responsabilité nouvelle, totale qui repose sur lui ou sur elle, à cause de sa liberté. quand tout est possible, qu'est-ce qui est encore possible? cette responsabilité est-elle possible? un philosophe pourrait prétendre que cette responsabilité exclut toute responsabilité. aujourd'hui, ce n'est plus le groupe, ni des conventions figées qui assument l'éducation, confère une unité? comment rendre possible à nouveau une unité?comment rendre l'amour possible?

Publié le 8 février 2005
De la beauté!Tout simplement.Bergman nous donne une (dernière) oeuvre en apothéose de son immense talent. Dix chapitres des relations humaines et familiales allant de l'amour à la haine, à l'apaisement, de la nostalgie à la solitude. Quelle leçon de couleur, de maîtrise de ces somptueux acteurs. Quelle thématique ; la transmission du savoir, de l'envie, de la vie, de l'argent. Cette danse "sarabande" est la danse de la vie, la danse de sa vie. Un réel bonheur de goûter à cette vision arrivée à complète et totale maturité. Bravo!

Publié le 12 janvier 2005
Saraband. Long et lent mais beau. Histoires simples et compliquées à la fois, comparables aux vies complexes, compartimentées, parfois tortueuses de tant de nos contemporains aux familles composées, décomposées et recomposées encore et encore. Avec des sentiments contradictoires mêlés. Des recherches sur le sens de nos vies, recherches dont on connait trop bien nos réponses d'intellectuels. Tant de relations amour-haine difficiles à comprendre. L'envie et la difficulté de vivre ensemble. À quoi tiennent les choix de nos vies? Rôle tout en beauté pour Karin 19 ans. Mais le patriarche (Johan) et l'ex (Marianne)ont un beau rôle aussi. Parfois un peu de difficulté à croire à l'âge prêté aux personnages. Et comme toujours quand on présente une passion au cinéma, ici le violoncelle, cela marche, cela nous emballe. Belle vue de la terrasse du vieux retraité sur les lacs et la forêt. Milliardaire, mais vivant simplement, avec juste quelqu'un qui lui fait ses repas et qui l'engueule quand il est en retard. Art maîtrisé de la noirceur quand, pour calmer une crise d'angoisse face à la mort de son vieux pote, Marianne à 63 ans enlève sa chemise de nuit. Même art maîtrisé de la blancheur cette fois, quand Karin jouant du violoncelle disparait en ne devenant plus qu'un point sur l'immense toile. Ambigu ou culturel cette couche commune ou ce bisou de Karin sur la bouche de son vieux père Henrik de 65 ans avant de lui annoncer sa décision de faire sa vie, loin de lui. Des dialogues dans l'ensemble assez justes, avec parfois une scène de trop ( la minute avant d'entrer dans la pièce où Johan fait une sieste). Dans l'ensemble beau film pour cinéphile qui a du temps à consacrer au cinéma. Peu importe. 12.01.2005. 8,75/10
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