Beaux paysages, beaux personnages, beau parcours initiatique, passage de l'adolescence à l'âge adulte, de la vie à la mort, rencontre de la mort et de l'amour, forces de la nature et forces de la vie... C'est intéressant et c'est beau...

Ce film, tout en langueur et méditation sur la vie, a suscité tellement d’avis contrastés que j’ai mis beaucoup de temps avant d’aller le voir. Peur de trouver le temps trop long. Peur de m’ennuyer. Peur de passer à côté. Et bien force est de constater que ma sensibilité me porte à apprécier ce genre de film, qui accorde toute la place au mysticisme et au panthéisme, au passage de la vie à la mort, aux liens qui demeurent et se transmettent. Une ode aux forces de la nature qui invite au recueillement et à l’humilité de n’être qu’un élément parmi un grand tout. Un film sur la perte et l’abandon, avec une des plus belles scènes de passage de vie à trépas que j’ai pu voir au cinéma et qui m’a procurée une belle émotion. Un film enfin sur l’harmonie de la vie et qui, à l’instar du chamane, nous place au seuil du visible et de l’invisible.

Naomi Kawase signe ici un très beau film, profondément humain, tout en nuances subtiles, magnifié par les paysages superbes des îles Amani. Comme souvent dans le cinéma asiatique, pas réellement d'intrigue, juste une collection d'instants précieux qui vont lentement nous inviter dans le quotidien des personnages et nous plonger dans une nature omniprésente, à la fois merveilleuse et menaçante.

Je ne comprends pas les critiques enthousiastes. C'est un film trop lent, trop vide, les quelques belles images ne récompensent pas pour la patience dont il faut faire preuve pour endurer ce mélo édulcoré.