Mobile Home

Origines:
  • Belgique
  • France
  • Luxembourg
Genre:
  • Comédie dramatique
Public: Tout public
Année de production: 2012
Date de sortie: 22/08/2012
Durée: 1h37
Synopsis : Deux amis rêvent de quitter le village de leur enfance pour s'envoler vers de nouveaux horizons. Mais le jour du départ, ils tombent en panne à 5 kilomètres de là où ils ont grandi. Ils décident alors de vivre leur aventure dans un petit village belge...
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    5.6/10 14 votes - 6 critiques
  • 7.5/10  Critiques de lalibre.be du film Mobile Home

Actualités du film Mobile Home

Patrick Ridremont a remporté le Magritte du Premier Film 2013

Le long-métrage Dead Man Talking de Patrick Ridremont a reçu lundi soir à Cannes le Magritte du Premier film 2013 lors de la soirée du cinéma belge francophone, a annoncé l'Académie André Delvaux, organisatrice des Magritte du cinéma.

Avis des internautesdu film Mobile Home

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Publié le 9 septembre 2012
Ou de la naïveté (barbare) du naturalisme. Ce « petit film sympa » qui ne s'attend à cueillir que de la tiédeur et se réjouir de sa moyennitude absolue (voir la presse française : assurément un film hollandien!) manquera d'avis emportés, comme il a été conçu pour les invalider, qu'on tempère donc par avance les excès de ce démontage qui n'en est d'ailleurs pas vraiment un. Fin du préambule. Ce discursif Mobile Home prolonge les longues heures de la production bâtarde franco-belge dans ce qu'elle a de plus idiot (c'est-à-dire le marchandage de sa particularité, ce qu'on pourra trouver inadmissible). Évacuons le seul motif d'étonnement d'un produit déjà-vu, pré-pensé pour ne pas fatiguer le spectateur : il n'y a pas d'handicapé dans Mobile Home (à peine un père convalescent) et pourtant il s'agit d'un « film belge » dans ce que l’appellation d'origine contrôlée a de plus pittoresque, et malgré ses difficultés d'en être un : acteurs français, mocheté banale des Ardennes surlignée, anonymat des décors comme des relations humaines, sous couvert d'une pseudo-universalité de l'amitié, l'amour et ses emmerdes. Les meilleurs comédiens belges de la distribution, comme Catherine Salée, Edwige Baily ou Gaël Maleux, sont encore une fois réduits à des seconds rôles caricaturés/raux et on en voit même certains qui se saluent en se faisant deux bises au lieu d'une : plus pratique pour l'exportation. Mais qu'est-ce qu'il raconte, ce film ? Difficile de le savoir : la station de deux potes en décrochage sentimental qui achètent un mobile-home pour toucher le rêve de leur quinze ans, partir sur les routes, s'offrir et goûter à la véritable liberté. Le film est très fier de l'inanité de ce parcours qui n'en est pas un, ce sur-place obligé qu'il croit ériger en propos. On voit très bien le genre de film qu'on nous promet et François Pirot pourrait opter pour la bromance, avec l'obsession de ses personnages qui pensent plus à tirer un coup qu'à partir sur les routes et se cherchent sans arrêt des excuses pour ne pas bouger. Voilà pourtant qu'une dramaturgie de vierge effarouchée ou de midinette sous ses airs auteuriste et sociologique (genre : typologie de l'adulescent de la génération Y) programme le film, avec un coup « j'y vais » un coup « j'y vais pas » agaçant parce qu'il ne répond jamais à une oscillation des envies des personnages, mais à des coups de tête des scénaristes. Pirot devrait accepter qu'un peu de passion (lorsqu'un des thèmes du film est la passion, celle de la musique par exemple) n'est ni négligeable ni forcément méprisable. Cette tentative sociologique est d'autant plus vaine que ce concept de « génération Y » a été inventé par des créatifs de pubs pour marketer un public cible, et pas par des artistes. Et l'art ne récupèrera jamais la publicité : c'est toujours l'inverse qui se produit. Mais ça le film ne le dit pas, en faisant semblant que ce retour aux sources pourrait se confondre avec un retour à une sorte de Nature. Il est plus revitalisant d'arracher des sapins dans le vrai monde que de découvrir la vacuité de l'amitié virtuelle via facebook, même quand on est pas très doué. « Quel bonheur d'être fatigué après une journée de dur labeur » est une morale provisoire du film, très paradoxal dans son côté réalisme soviétique. Pirot n'a pas tort, il a même sûrement raison, mais encore fallait-il suivre la logique jusqu'au bout, assumer son côté semi-parodique. A la fin, ce seront pourtant les meilleurs amis (et les scénaristes) des deux potes qui avaient raison : l'un reste avec son père qu'il n'aura pas su quitter (ni heureux ni malheureux) et l'autre, qui s'est complètement affadi et dévitalisé dans son ombre, part sur les routes dans un travelling qui ne va nulle part (ni joli ni moche) mais trop tard, puisqu'on se fout déjà depuis pas mal de temps de ce qui peut lui arriver. Mobile Home se résume donc très rapidement à un fatiguant catalogue de tics de comédiens (pourtant excellents, Guillaume Gouix en tête), une tentative épuisante d'épuisement de la fonction phatique du langage, où toute la distribution se répand en hésitations, suspensions, bégaiements, tics, rhumatismes, déglutitions décalées (mention spéciale à Arthur Dupont) autant d' « effets de réel » sensés « faire vrai », qui se répand jusqu'à l'accesoirisation en forme de sinistre placement de produits locaux (des pots de sirop de Liège aux cannettes de Jupiler à la marque bien mise en évidence). Pirot fait semblant de ne pas savoir que ce « vrai » qu'il fabrique de toutes pièces est le comble du faux, de l'apprêté, de la technique pure, que ses personnages sont à mille lieux de toute réalité. Toute la spontanéité convoquée est étouffée sous cet artisanat laborieux où le spectateur est sommé non plus seulement d'admirer le jeu des acteurs, mais la facilité qu'ils ont à convoquer ces aspects microscopiques de leurs caractères. Le réalisateur n'a pas la mémoire de Barthes, et c'est regrettable. Extrait de circonstance (il suffit de remplacer les mots écriture et Littérature par cinéma, écrivain par réalisateur, etc.), daté mais pertinent : « L'artisanat du style a produit une sous-écriture, dérivée de Flaubert, mais adaptée aux desseins de l'école naturaliste. (...) aucune écriture n'est plus artificielle que celle qui a prétendu dépeindre au plus près la Nature. L'écriture réaliste est loin d'être neutre, elle est au contraire chargée des signes les plus spectaculaires de la fabrication(...), elle ne peut jamais convaincre ; elle est condamnée à seulement dépeindre, en vertu de ce dogme qui veut qu'il n'y ait jamais qu'une seule forme optimale pour « exprimer » une réalité inerte comme un objet (...). Ces auteurs sans style -Maupassant, Zola, Daudet et leurs épigones- ont pratiqué une écriture qui fut pour eux le refuge et l'exposition des opérations artisanales qu'ils croyaient avoir chassées d'une esthétique purement passive. (...) Entre un prolétariat exclu de toute culture et une intelligentsia qui a déjà commencé à mettre la Littérature en question, la clientèle moyenne des écoles primaires et secondaires, c'est-à-dire en gros la petite bourgeoisie (Barthes écrit en 1953 -ndr), va donc trouver dans l'écriture artistico-réaliste -dont seront fait une bonne part des romans commerciaux- l'image privilégiée d'une Littérature qui a tous les signes intelligibles et éclatants de son identité. Ici la fonction de l'écrivain n'est pas tant de créer une œuvre, que de fournir une Littérature qui se voit de loin ». Faut-il encore signaler qu'il n'y aucune idée proprement cinématographique dans ce film, rien dans l'image ou le son qui ne soit asservi et vampirisé par cette fausse virtuosité ? Ce que les rencontres avec les amis « casés » avant le départ des deux personnages nous racontent, c'est bel et bien que seule une idéologie bobo-neuneu (qui ne dit pas son nom) est au travail, trop occupée à acheter un artificiel passé rural à ses personnages (avec les dialogues explicatifs lourdingues qu'on imagine dans le premier acte). Car à la fin, Pirot juge durement ses personnages en leur disant en somme qu'ils avaient bien tort de tenter une aventure qui n'aura mis à l'épreuve que leur amitié (la finale signe leur séparation), et qu'au fond, ils ressemblent bien à ces amis « casés » jusque dans leurs esprits fermés (qui font une rapide équation : réussite = bagnole-maison-femme) avec lesquels ils se disputaient-mais-pas-trop. Ils n'ont plus qu'à ressembler à ce rêve qui n'en est un que par défaut, se conformer et s'adapter à cette normalité qui a fracassé leur envie. Drôle d'idée, propos un peu réactionnaire qui n'a rien compris à celui de Murnau (qui n'était déjà pas le plus grand des progressistes) et qui se destine forcément à être mal interprété (voir le commentaire de Magellan ci-dessous, pas loin de penser sans rire qu'à la campagne « on est bien plus conservateur » !). Pirot baisse la tête dans le dernier tiers, forcément déceptif mais si terriblement attendu, et débouche comme Lanners dans Les Géants sur une fin en forme d'aveu d'impuissance. Mobile Home offre à voir une mécanique bien huilée, très sophistiquée, mais qui n'avance jamais. On a évidemment le droit de préférer un cinéma qui fait bouger les lignes, ou dû moins essaye sans trop se payer la tête de ses personnages. N'est ni Judd Apatow ni réalisateur de Secret Story qui veut (pour citer deux excellentes productions en prise directe avec la génération susmentionnée). Le sur-place de Pirot n'est ni un propos ni une esthétique, c'est une mesquinerie morale, c'est toujours du sur-place.

Publié le 7 septembre 2012
Un joli film qui se laisse regarder... A mon avis, on entendra parler aussi bien du réalisateur que des deux acteurs qui jouent très bien leur rôle..J'ai adoré les dialogues tout en finesse entre le père malade et son fils.. par contre ceux entre la secrétaire Valérie et son nouvel ami sont d'une pauvreté... Aurait pu mieux faire... J'ai noté la différence de comportement des jeunes issus de la campagne avec ceux des villes.. A la campagne, ils sont bien plus "dépendants" de l'avis de leurs parents lorsqu'ils veulent faire une expérience.. Si je compare avec mes propres enfants, moi qui vit en ville, les miens prendraient plus d'initiative sans "se cacher" des parents.. Comme quoi l'environnement où on habite joue un rôle..et à la campagne on est bien plus conservateur.. Bien vu, l'ami...

Publié le 6 septembre 2012
Un petit film sans prétentieux qui démarre plutôt bien mais qui, à l'image du mobil-home, cale en milieu de course. L'histoire aurait mérité d'être plus profonde, plus recherchée. Il y a des longueurs et rien de tout ce que l'on voit n'est très original... Il n'empêche, les deux acteurs principaux sont très bons.

Publié le 2 septembre 2012
Ne réalise pas "into the wild" qui peut! ce film pauvre en moyens, a pour seul mérite de mettre en scène deux jeunes ruraux paumés qui croient qu'en s'échappant ,un peu n'importe comment , fusse en laissant là ceux qui tentent de nous retenir on découvre la liberté... Non Zeeflupke , pardonnez-moi , on peut ne pas être d'accord n'est-ce-pas, la liberté ce n'est pas de larguer deux filles qui tiennent à vous de renoncer à tout effort parce qu'on en est pas capable (son compagnon qui a vieux papa qui reste sur le carreau est lui moins insconscient) Non la liberté , c'est d'abord s'assumer... Certes je critique ici plus l'histoire que le film pas mal joué ...... Mais au total quelle perte de temps!!

Publié le 29 août 2012
J'ai adoré ce film et ne répéterai pas ce que LLB a fort bien fait. Le jeu des acteurs est subtil et fort bien perçu. J'y ai capté les profondeurs de l'âme. Les plus beaux dialogues étaient dans les silences. Le thème de cette histoire est le goût de la "vraie" liberté, non pas celle où "ouaiiii, on peut faire n'importe quoi, aller où on veut, faire ce qu'on veut, ..." etc., non, mais plutôt celle qui nous fait peur, celle qui nous fait sentir que nous sommes seuls dans le monde et qui nous fait vivre un deuil à faire, celui de la fusion avec nos parents et de par cette séparation, contacter notre centre, cet "axe" (ou ce lieu à l'intérieur de nous) qui fait de nous un être singulier, unique, et seul. C'est ça qui peut faire très peur et qui peut faire que Julien préfère finalement rentrer chez lui, car là il se sent exister, seul il se sentait vide. Et pour conclure, lorsque je pense à mes états d'âmes de mes 20 30 ans, je ne pense pas que j'aurais aimé ce film comme j'ai pu m'en délecter aujourd'hui, à 56 ans. Quelle belle sensibilité/maturité de la part du réalisateur.

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