pekka

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Publié le 4 mai 2011
A nouveau, ce film primé aux Oscars m'a fortement déçu, à l'instar de 'Black Swan' et du 'Discours d'un Roi', et même bien davantage. A l'exception du jeune acteur interprétant le rôle de Christian, le garçon traumatisé par le décès de sa mère des suites d'une tumeur au cerveau, le niveau global de l'interprétation ne dépasse d'abord pas celui d'un téléfilm français. Le parallèle et les "effets papillons" respectifs entre la société scandinave et la tragédie africaine, si ils nous valent quelques belles images de paysage, n'atteignent ensuite pas la subtilité de ceux des romans d'Henning Mankell, même s'ils s'en "inspirent" nettement, sinon ouvertement. En fait, je ne suis jamais parvenu à entrer dans le propos émotionnel de ce film, qui m'a paru terriblement "chiqué", fabriqué, forcé. Je déplore également l'abus réitéré des gros plans sur les visages d'acteurs visiblement gênés de devoir ainsi exprimer à l'aide de mimiques censément subtiles et de regards "qui en disent long", des ressentis humains universels. A cet égard, on est aussi très très loin de la puissance d'un Haneke, p. ex. Enfin, le film est truffé de redites, de répétitions, affecté de défauts de raccords (le gamin est conduit à l'école en voiture par son père, mais retourne chez lui à vélo, p. ex.), et contient quelques scènes proprement intolérables, tellement elles sont mauvaises (la réunion de parents avec les profs, l'épouse et la fille du mécanicien joggant "gaiement", dans l'ignorance de l'explosion imminente, etc.). Un mauvais film truffé de "bonnes intentions", du style de ceux dont l'enfer est pavé.

Publié le 21 avril 2011
'Biutiful' n'est pas à mettre devant tous les yeux, d'accord! Film fiévreux, terriblement humain, il marque indéniablement un tournant dans la filmographie d'Iñarritu: là où G. Arriaga, en grand pro du scénario, aurait réparti et distribué les différentes facettes du film sur des personnages différents dans des récits parallèles liés entre eux par des liens subtils et des contrastes nuancés, Iñarritu ose l'outrance et la surcharge, dès lors que le seul personnage d'Uxbal, tel Atlas, porte tout sur ses seules épaules, toute la misère physique, morale, psychique, économique de notre société contemporaine étant rassemblée en lui et autour de lui. Certes, c'est tout sauf du minimalisme, et on est ici quelque part entre Hiéronymus Bosch et Goya, plus qu'entre Rothko et Fontana... Malgré quelques scories inévitables (?) donc, 'Biutiful' atteint à l'universel humain dans ses paradoxes, ses contradictions, ses fêlures, ses intimes ambivalences, son côté mi-ange, mi-bête. Il faut avoir le coeur bien accroché et accepter de se laisser porter par ce tsunami d'émotions brûlantes, pour pouvoir entrer dans le film sans ratiociner. La récompense est alors immense, grâce à l'interprétation habitée de Javier Bardem (un "Atlas", justement!) et à la dimension fantastique du récit, et de nombreuses images du film vous hanteront longtemps, et vous donneront une compréhension plus grande du monde tel qu'il est, de l'Homme tel qu'il est, davantage que certains films didactiques, partisans ou petit-bourgeois! Un CHEF-D'OEUVRE baroque hors catégorie, vraiment!

Publié le 14 avril 2011
A nouveau, je partage à 100% le (généreux) propos de Cinecriture dans son commentaire, mais cette fois pas vraiment son avis sur la qualité du film lui-même. Après un début hyper-prometteur, et une merveilleuse scène (brillamment dialoguée) entre d'excellents M. Damon et E. Blunt dans les toilettes pour hommes d'un luxueux centre de congrès, le scénario avoue la foncière médiocrité de son adaptation de cette nouvelle du visionnaire Philip K. Dick, dont la radicalité et l'actualité des thèmes sont affreusement affadis et hollywoodisés dans une bluette sympathique et divertissante mais "un peu-beaucoup" grotesque ("Dieu", alias "le grand chef là-haut tout au-dessus de la hiérarchie de l'Agence", choisit le prochain président démocrate des USA, réécrit 12x son destin, refuse qu'il baigne béatement dans le bonheur conjugal pour maintenir intacte son ambition politique, l'oblige à courir dans tout Manhattan avec un chapeau en traversant des portes ouvrant sur d'autres dimensions, pour finalement accepter de ne pas le "réinitialiser": Oufti, valet!!!). Effectivement, heureusement que les acteurs sont attachants et Big Apple si photogénique!...

Publié le 6 avril 2011
Bien que ne partageant pas souvent le consensualisme présidant au choix des prix attribués (Oscars, Césars,...), 'The Fighter' mérite à mes yeux amplement ses 12 nominations aux diverses manifestations (dont plusieurs nominations aux prix du 'meilleur film'), et ses deux oscars pour les meilleurs seconds rôles (M&F). A l'instar de 'The Wrestler' d'Aronofsky, le film de David O. Russell, produit par Mark Wahlberg (excellent de sobriété dans le rôle principal) se concentre davantage sur une (plusieurs) destinée(s) humaine(s), que sur le suspense proprement dit des combats de boxe (et ce même si les combats sont filmés avec une belle énergie). D'autant que le film s'inspire de personnages réels, et que les amateurs connaissent donc en principe l'issue de ceux-ci. 'The Fighter' vaut donc surtout pour son aspect documentaire, décrivant avec grandes authenticité et justesse une Amérique blanche assez miteuse, et surtout un clan familial sous le matriarcat d'une mère-manager de ses 2 fils (l'aîné héros déchu et le benjamin suiveur faire-valoir), répliquée dans ses 7 (jeunes vieilles) filles composant un surprenant "choeur antique", et toute une communauté vivant dans un ancien centre industriel sordide (l'équivalent de Charleroi?). Le récit n'est pas inattendu (chute, courage, ténacité et rédemption), mais fait vibrer par sa vérité humaine incarnée par des acteurs irréprochables et talentueux (M. Wahlberg, déjà cité; un hyper-extraverti et fragile Christian Bale, saisissant; une Amy Adams affichant une autre facette de sa panoplie d'actrice; une Melissa Léo criante (au propre et au figuré) de vérité dans le rôle de la mère populo et mordante). Tout cela dégage une véritable chaleur âpre et dénuée de toute mièvrerie ou affectation!

Publié le 4 avril 2011
Ok, merci du conseil, Gilou. Mais c'est vrai qu'il faut le vouloir pour le voir, et se décarcasser...

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