Joysurfer

Joysurfer
  • Membre depuis le 01/10/2014
  • Nombre de critiques : 40
Publié le 10 février 2015
Ce que l'on retient principalement de "The Theory of everything" est l'interprétation hallucinante de Eddie Reydmane, qui mériterait amplement l'oscar du meilleur acteur, après avoir remporté le golden globe (catégorie drame) et le BAFTA du meilleur interprète. Seul Michael Keaton (Birdman) semble pouvoir lui barrer la route, aidé par l'affection particulière du milieu hollywoodien pour les come-back. Il ne faudrait pas en oublier pour autant l'excellente prestation de Felicity Jones, en épouse aimante mais progressivement déboussolée par la survie de son mari, bien au-delà des deux années annoncées au départ, vécue fort logiquement comme un fardeau progressif au fil des années. Une histoire hors du commun, des personnages brillants, interprétés par de formidables acteurs et une réalisation classique et classieuse, souvent adéquate pour ce type de biopic dramatique, qui évite subtilement le mélo. Restent quelques longueurs et répétitions, d'autant plus palpables que le film est parfois dur à regarder, effet inévitable de la dégradation physique et motrice du personnage principal à laquelle on assiste. Un beau film, bien servi, mais qui peut susciter de l'inconfort et qui n'évite pas quelques périodes creuses.

Publié le 10 février 2015
Il faut aborder cet ovni sous deux angles : celui de l'objectif et du subjectif. Comme beaucoup de films en réalité, mais cette double analyse prend ici toute son importance. Objectivement, Birdman est un bel ouvrage. Scénario habile, gros casting, acteurs au top et une excellente réalisation, réellement inventive. Inarratu filme ses acteurs et son théâtre au plus près des corps et des couloirs dans un long plan-séquence continu, ce qui demande une sacrée dose d'imagination et de trouvailles. Les dialogues troussés et l'esprit corrosif donnent de l'intensité à cette satire du monde du showbiz et à la réflexion qui s'en suit sur la célébrité, ce qu'on ferait pour la retrouver quand on l'a perdue, et ce, malgré les ravages qu'elle a causé. On appréciera aussi la bonne idée d'avoir remis en selle Michael Keaton, ancien Batman tombé dans l'oubli, dont la trajectoire personnelle fait écho à celui de son personnage. Et pourtant, subjectivement, Birdman peut apparaître comme un exercice épuisant, asphyxiant, et terriblement bavard. A force d'être bringuebalé dans les moindres recoins du théâtre et d'assister aux joutes verbales caustiques et extrêmement denses, et de subir cette incessante batterie jazzy, on a presque envie de sortir en courant de l'édifice pour avoir la paix cinq minutes. Birdman apparaît au final comme un bel exercice, mais qui sera beaucoup plus accessible aux microcosmes hollywoodien du cinéma et new yorkais du théâtre, qui se gausseront de la dépeinte sarcastique mais égotrippante du milieu, et de l'abus du namedropping. Le spectateur lambda, lui, se sentira parfois moins concerné par cette revue d'acteurs pour des acteurs. On en veut pour preuve que Birdman semble être le favori des oscars après avoir remporté les récompenses décernées par les professionnels américains (Directors Guild Awards, Actors Screen Awards, Producers Guild Awards...) mais ayant beaucoup moins brillé aux Golden Globes, décernés par la presse, et être reparti quasi bredouille des BAFTA, les oscars britanniques. CQFD.

Publié le 9 février 2015
Jupiter ascending est un immense fourre-tout baroque indigeste qui accumule les clichés tant narratifs que visuels. La gentille fille ordinaire et pauvrette est en fait une reine galactique au patrimoine génétique incroyable mais malgré cette révélation, elle veut surtout rester elle-même et rentrer à la maison. C'est une gamine de 12 ans qui a écrit le pitch de départ c'est certain. Ça commençait mal... S'en suivra un déluge de scènes d'action classico-poussiéreuses sans aucune inventivité, où tout mais absolument tout sent le réchauffé, le copié-collé et l'emprunt : poursuites Star Wars, tenues 5ème élément et capitole d'Hunger Games, bataille finale dans une raffinerie en fusion (Terminator, SW), protecteur qui "surfe" (4 fantastiques), et on nous rajoute un peu de lycanthrope, un peu de vampire style, des gros lézards, des casques de Darth Vader, des petits aliens verts, des statues grecques, des statues égyptiennes, des vieux en costumes du 18ème, du fantasmagorique vintage, des humains dans des cocons (de l'auto-référence ?), et au milieu de ce foutoir, Mila Kunis insipide déambule maquillée comme un camion volé et Channing Tatum ventripotent s'efforce de rentrer dans son costume pour jouer les athlètes. Le spectateur, quant à lui, vomit ce trop plein de tout, censé faire oublier le manque abyssal de créativité. De nos jours, l'humour et les personnages subversifs sont indispensables dans tout blockbuster de sci-fi qui se respecte. Dommage que personne n'ait songé à mater les Gardiens de la Galaxie avant de produire ce sommet du premier degré aux protagonistes aussi lisses que convenus. Les Inrocks, il est temps d'engager de vrais critiques cinéma, votre article ayant fini de voler en éclat quand il a mentionné que Reydmane était meilleur ici que dans The Theory of everything. Là le manque de crédibilité a atteint des sommets jamais explorés auparavant...

Publié le 1 février 2015
Pétages de plombs en règle... Lentement mais sûrement, nos protagonistes vont y céder, pour le plus grand bien par procuration du spectateur, qui aurait certainement bien souvent envie de faire pareil. L'exemple de l'administration de la fourrière en fera rêver plus d'un... De l'humour corrosif, des rires jouissifs à peine honteux, une première scènette géniale, un passage au vitriol d'une cérémonie de mariage comme on aimerait en voir plus souvent et une bonne décharge de fureur... Passé cela, on est forcément coincé par les limites de l'exercice : ça reste un film à sketchs, ce qui exclut dès lors un développement des personnages ou d'un récit...

Publié le 15 janvier 2015
Les intentions sont bonnes, l'idée d'adapter un récit incroyable mais labellisée "histoire vraie" pour lui donner du crédit aussi, un personnage qu'on ne peut qu'aimer (athlète olympique, héros de guerre, mental d'acier) et des soupçons de patriotisme. L'exercice est classique et classieux, bien léché, il y a un joli style rétro-vintage, tout est aussi impeccable que le brushing de notre rescapé captif. Trop peut-être. Il y a un manque cruel d'humour et parfois de nuances. On aurait aimé quelque chose de moins lisse, afin de désamorcer un petit peu cette histoire de survie et d'abnégation. Tout ça est très premier degré. Et c'est long, très long, beaucoup trop long. Les séquences de dérive en plein océan et surtout de captivité sous la houlette du petit tortionnaire frustré sont interminables. Comme si la désormais "Madame" Jolie voulait à chaque fois en rajouter une couche et une bobine, pour qu'on comprenne bien l'intensité et surtout la durée du calvaire subi par Louie Zamperini. Mais à un moment, le point de rupture est franchi, et l'effet inverse se produit, on finit presque par s'en désintéresser. A en faire trop, on rate parfois le coche. Restent les efforts de Luke O'Connell, qui porte en partie le film sur ses "frêles" épaules, dont on remarquera la perte de poids forcé pour incarner au mieux un homme au destin et au caractère assez incroyables.

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