Epikure

Epikure
  • 53 ans
  • Membre depuis le 10/03/2012
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Publié le 10 mars 2012
Comment se fait-il qu’un film, parfois, vous ébranle comme un uppercut, alors que tant d’autres, auparavant, vous ont juste semblé distrayants ? Celui-ci, en tous les cas, ne devrait laisser personne indemne… Est-ce la proximité immédiate avec AUTEUIL, tant vu et si souvent apprécié qu’il en est devenu une sorte d’ami ? Est-ce la tragique banalité de son statut de chef d’entreprise, souvent en délicatesse avec ses finances, et jamais à l’abri d’une soudaine anémie de son carnet de commandes ? Plus largement, est-ce notre simple appartenance à une époque dont nous sentons bien - même si de manière généralement plus diffuse que ça n’est le cas de notre (anti-)héros - qu’elle a pratiqué une forme de « baiser de la mort » en cédant le gouvernail à la caste des banquiers et des spéculateurs ? Quoiqu’il en soit, « La mer à boire » est un film indispensable, une fable désespérée, un hommage intime et recueilli aux entrepreneurs amoureux de la belle ouvrage, fiers de leur tradition d’excellence, aimant leur personnel comme si c’était leur famille, et aujourd’hui bafoués dans toutes ces valeurs par un impératif aveugle de rentabilité immédiate. On aimerait féliciter tout le monde : MAILLOT, AUTEUIL, tous les seconds rôles - intégralement excellents, l’image, la musique… Plus efficacement, on préférera un appel : ignorez superbement l’article et la cote de la DH (à côté de la plaque, comme bien souvent dès qu’il s’agit de matières plus complexes que le dernier Anderlecht-Standard) et courrez voir ce chef d’oeuvre !
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