Synopsis : Cinéaste engagé et militant, Jean Grémillon, décrivait en 1948 le cinéma comme « principal moyen de culture, de connaissance du monde extérieur » et envisageait les films comme « documents essentiels pour l’histoire du temps ». Cette conception de l’art cinématographique renvoie sans aucun doute à une grande partie, méconnue, de sa filmographie. Au-delà du faste des images cristallisées de Gueule d’amour (1937), de Remorques (1939-1941) ou de ses autres films de fiction qu’ont retenu les mémoires cinéphiliques, le cinéaste français a en effet débuté et terminé sa carrière par une série de documentaires. Des courts métrages pédagogiques, encyclopédiques, films de commande dans les années 20, jusqu’aux hommages rendus aux artistes et artisans dans les années 50 (dont sa dernière œuvre, André Masson et les quatre éléments en 1959), cette pratique a sans aucun doute influencé l’essence formelle de ses films mais a également laissé une empreinte sensible sur les sujets choisis. Car le cinéma « doit se soumettre à cette obligation de rendre compte, sans renoncer, tout au contraire, à sa pureté, et aux dons de la nature ».