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"Je souffre de trop réfléchir"

Publié le 4 février 2014 dans Actu ciné

A l'occasion de la sortie du film Les Rayures du zèbre, Patrick Laurent de La Dernière Heure a rencontré Benoît Poelvoorde pour une interview décalée !
On ne change pas les rayures du zèbre. Surtout s’il s’agit d’un drôle de zèbre comme Benoît Poelvoorde, comédien au talent inouï, aussi convaincant dans l’émotion (la preuve par son Magritte pour Une place sur la Terre) que dans la comédie déjantée. Même lorsqu’il s’agit de dénoncer les magouilles du foot dans Les Rayures du zèbre (en salle ce mercredi), cette pile électrique de Ben ne peut s’empêcher d’assurer le show, de placer des bons mots, de rire de tout. À près de 50 ans, on ne le changera plus. Et c’est très bien ainsi.

Grâce à vous, tout le monde connaîtra le sens du mot nyctalope…

"Impro ! Même Benoît Mariage ne savait pas ce que cela voulait dire (rires). J’ai fait beaucoup d’improvisations dans le film et celle-là, je le revendique haut la main. Tom Audenaert était interloqué. Mais il est tellement génial dans la surprise, il joue tellement bien le jeu que c’est cette scène-là a été gardée. À la fin de cette scène, tout le monde m’a demandé si les oiseaux se cognaient dans les arbres (rire). Mais non, ils dorment ! Avec cet accent, tu peux dire tout ce que tu veux (rires)."

Petite colle : l’antonyme de nyctalope ?

"Aveugle (rires). Non, je ne sais pas."

Héméralope…

"Il ne voit presque plus quand la lumière faiblit ? Alors que l’humanité, elle, ne voit plus rien quand il fait trop clair (rires) ! On a une telle envie de transparence qu’on finit par ne rien voir."

Le film en révèle peu sur les coulisses du foot, non ?

"Moi, je n’y connais absolument rien. Je rassure tout le monde après toutes les insultes reçues pour ma blague sur Anderlecht, je ne connais pas le foot, je ne regarde pas le foot, j’aimerais aimer, mais ce n’est pas le cas. D’ailleurs, sur le tournage, Benoît Mariage me disait d’arrêter de tout le temps dire d’ouvrir le jeu, mais c’est la seule expression de foot que je connais, pour avoir entendu Goethals la prononcer (rire)."

L’agent cherche un footballeur qui fonce avec un QI de zéro. Ce n’est pas aussi la définition de l’acteur parfait ?

"Un imbécile avec un QI de parquet ? Je suis tout à fait d’accord ! Plus t’es con, plus tu joueras des choses extraordinaires. Est-ce qu’un acteur doit réfléchir ? Je souffre de trop réfléchir. Dans mon cas, j’aimerais bien être plus con car je ne crois pas que mes réflexions amènent à quelque chose d’intelligent. Heureux les simples d’esprit car moi, cela me perturbe la vie. Je rêverais d’être idiot alors que je pense être un idiot qui croit qu’il est malin !"

Cela n’aide pas pour l’impro ?

"Non, l’impro, c’est du plaisir. C’est pour ça que j’adore travailler avec Benoît Mariage : l’impro ne vient que si la situation est juste. Sans cela, cela ne fait pas rire. Combien de réalisateurs français ne m’ont pas dit : ‘Je vous donne le texte et vous le mettez à votre sauce’ ? Mais je ne peux pas. Si la situation est nulle et le texte nul, il n’y aura pas d’impro. Ce sera juste du bruit sur une situation nulle. Mais les gens ne sont pas dupes, cela ne les fait pas rire. La scène que je préfère, c’est quand Gigi m’insulte et me dis : ‘Tu t’es regardé, espèce de gros porc ! Tu crois que je suis avec toi pour toi ?’ Je me suis marré avec elle. Je l’ai draguée durant tout le tournage mais ça n’a pas marché. Moi, je le dis toujours, si tu es heureux et que tu as bien baisé, tu vas bien faire ton boulot (rires) ! "

Et il le fait admirablement…

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