Comédienne au visage émouvant et imprévisible - on s'inquiète toujours de savoir si elle va rire ou si elle va pleurer; Valeria Bruni Tedeschi est passée derrière la caméra pour mettre en scène son univers, celui d'une petite fille riche, très riche... Il est plus facile pour un chameau comme disait le titre de son premier film. Actrices montrait, lui, qu'il était pas plus facile d'être une comédienne renommée. Un château en Italie tient la même route, la même direction, le même ton, la même auto-fiction. Le potentiel d'autodérision de Valeria semble illimité, le ridicule ne lui fait pas peur.

Alors qu'est-ce qui est difficile cette fois pour cette propriétaire d'un château en Italie ? Hé bien, c'est difficile d'avoir un enfant à 43 ans quand on n'a pas de compagnon. Il en est bien un qui tombe du ciel comme un chapelet tombe d'une poche, mais il est trop jeune, trop narcissique aussi. Il y a quelque chose d'encore plus difficile, c'est de voir mourir son frère du sida.

Le défi de sa mise en scène est toujours le même : faire rire avec ce qui la rend triste. Mais ce qui fonctionnait miraculeusement avec les deux premiers, coince régulièrement dans celui-ci. Question notamment d'acteur qui réduit la distance foutraque. Louis Garrel, son petit ami dans la vie, qui tombe du ciel à l'écran, a trop la tête près du nombril. Il ne joue pas, il se la joue et le charme loufoque ne vient pas alors qu'il ne manque aucune scène de Valeria avec sa maman. Mais où est donc passée sa sœur ? Réponse au prochain : c'est difficile d'être la belle-sœur du président !

Fernand Denis, à Cannes.

Réalisation et scénario : Valeria Bruni Tedeschi. Avec : Valeria Bruni Tedeschi, Louis Garrel, Filippo Timi, Marisa Borini,... 1h44