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Géraldine Pailhas, mère d'une fille "Jeune et jolie"

Publié le 18 mai 2013 dans Actu ciné

Elle a été jeune et jolie, comme sa fille. Géraldine Pailhas incarne la mère de l'héroïne du film de François Ozon.

Soit une femme épanouie, bien dans son job, dans sa famille recomposée, dans sa beauté rayonnante; une femme qui a le sentiment d'avoir le contrôle de sa vie. Et la voilà brutalement assommée par la révélation des policiers, son enfant de 17 ans, se prostitue. Comme le spectateur, elle ne comprend pas. Pourquoi ? Un signe de mutation de la société ?


"Le film se situe aujourd'hui mais cette histoire n'est pas spécifiquement liée à l'époque actuelle" répond Géraldine Pailhas sur la terrasse tout en haut du palais, épanouie, bien dans son job, d'une rayonnante beauté. "Cette fille n'est pas dans la communication à tout va, elle est plutôt tour d'ivoire. S'il y a mutation, c'est plutôt au sens de mue. Comme si cette fille arrachait le cordon de la façon la plus violente qu'on puisse imaginer."


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On sait que le cinéma aime une situation paroxystique pour faire apparaitre de façon spectaculaire un événement finalement très commun et perturbant comme l'est le changement d'attitude d'une jeune fille qui devient une femme. "Absolument, comment va-t-on retrouver les moyens, les clefs, les mots pour recréer un nouveau rapport car celui qui existait à voler en éclats, une personne ayant muté. Je suis d'accord, le sujet n'est pas la prostitution, mais la mutation, la métamorphose, il y a un aspect monstre. C'est le fameux complexe du homard, beaucoup d'adolescents se sentent en phase monstrueuse."


Le terme "monstre" ne paraît pas exagéré, la mère dit que sa fille a le vice en elle. "Elle est devenue une créature qu'elle ne reconnait plus. Elle ne ressemble plus en rien à la petite fille qu'elle a façonnée à son image, comme le font la plupart des mères. C'est surtout dans les yeux de la mère que le monstre existe."


Dans cette recherche d'explications au comportement de la jeune fille, il en est une qui surgit plus facilement ici à Cannes où Gilles Jacob expliquait un jour que les caprices des actrices étaient le moyen de tester leur valeur. Cette jeune fille cherche-t-elle à savoir ce qu'elle vaut ? "De fait, cela peut être une explication, mais est-elle suffisante ? Pourquoi voudrait-elle connaître sa valeur à ce point ? Il existe d'autres moyens, la compétition par exemple. J'en connais des acteurs qui choisissent le caprice, ce que j'appelle l'option de la terreur. Il s'agit d'ébranler le plus possible pour voir jusqu'à quel point, on vous aime. Je n'ai pas besoin d'être rassurée à ce point. C'est une attitude qui réduit le champ des possibles, moi je préfère ouvrir."


Une fois de plus, le film de François Ozon est très déstabilisant, l'homme l'est-il aussi ? "De façon beaucoup moins organisée que ses films. Il aime déstabiliser, mais par jeu. Il est très joueur, comme les enfants. Il est très rapide et c'est ce qu'il attend des autres. Il aime que ce soit amusant, grisant, virevoltant. Il aime stimuler l'atmosphère. C'est très chouette, car ce n'est jamais aux dépens de quelqu'un. C'est ce qu'on appelle une ambiance bon enfant, en bonne intelligence, tout le monde est respecté."


Entretien : Fernand Denis à Cannes


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