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Elle n’a jamais vu 'La croisière s’amuse'

Publié le 5 octobre 2011 dans Actu ciné

Dans Bienvenue à bord, Valérie Lemercier effectue la première croisière de sa vie. Interview
Atypique. C’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on évoque Valérie Lemercier. Par son parcours, depuis qu’elle jouait les snobinardes dans Palace, jusqu’à ses films comme réalisatrice. Mais aussi par un sens de l’humour qui lui appartient. En interview, vous ne la verrez pourtant pas lancer des vannes à tout va. Comme beaucoup d’humoristes, elle n’est pas spécialement des plus drôles quand on la rencontre. Dans Bienvenue à bord, elle se venge de son ex-amant, le patron d’une société de croisières, en engageant comme nouvel animateur à bord du bateau Franck Dubosc, qui va pourrir la vie du personnel.

Vous avez tourné sur un vrai bateau. La cohabitation avec les passagers était facile ?
Au départ, j’avais un peu peur. Quand je me levais à 5 h du matin pour aller au maquillage, il y avait des passagers qui me filmaient ou me photographiaient. J’ai quand même mis une semaine à m’habituer. Je n’osais pas sortir de ma cabine, notamment en raison de la taille du bateau. Je n’arrivais pas à trouver le restaurant, je me perdais dans les couloirs. Et puis, j’ai trouvé mes marques.

Vous n’aviez jamais fait de croisière ?
Non, ça ne me serait jamais venu à l’esprit. Et puis, à l’arrivée, j’ai trouvé ça génial de se réveiller le matin en pleine mer, de ne pas être joignable par GSM, de changer trois fois de fuseau horaire en une semaine. J’aime bien être loin de tout, isolée.

Ça n’a pas trop tangué ?
Il y a des moments où on ne tient pas debout ! Il faut s’accrocher. On a eu beaucoup de vent.

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?
Les soirées avec Enrico Macias. Il joue son propre rôle dans le film et il venait le soir nous interpréter ses chansons. Il m’a fait découvrir une chanson que je ne connaissais pas et dont je suis devenue fan : J’ai perdu 25 kg ! C’est devenu mon hymne.

Le film sort six mois après une autre comédie sur le même thème, La Croisière
Je ne l’ai pas vu. On m’avait proposé de jouer dedans et j’ai refusé. Je n’avais même pas lu le scénario. Mais j’ai aussi refusé Bienvenue à bord dans un premier temps. C’est après avoir rencontré le réalisateur que j’ai accepté. Cela dit, je pense que les deux films sont différents. Certes, ça se déroule à chaque fois sur un bateau, mais les histoires ne sont pas les mêmes. On n’est pas dans le cas de La guerre des boutons.

Vous regardiez La croisière s’amuse ?
Non. Je n’ai jamais vu ne serait-ce qu’un seul épisode.

Dans le film, vous vous vengez de votre amant. Dans la vie, vous seriez capable de faire la même chose si un homme vous blesse ?
Je suis très rancunière. Je ne sais cependant pas me venger. Je m’imagine plein d’idées, mais je ne passe pas à l’acte. Les plus grandes blessures sont amoureuses.

Comment s’est passé le tournage avec Franck Dubosc ? On sait qu’il n’est pas apprécié par tout le monde dans le milieu du cinéma car il a l’image du comique qui vient de la télé…
Personnellement, je le trouve très bon. Je pense, contrairement à ce que certains s’imaginent, qu’il faut être très intelligent pour jouer les abrutis. Et puis, on vient toujours de quelque part avant de faire du cinéma. Les générations précédentes venaient du Café de la gare ou du Splendid. Les Nuls, eux, sont venus de la télé. Maintenant, ce sont les jeunes issus du Jamel Comedy Club. Je ne comprends pas ce snobisme de dire qu’on ne fait pas le même métier parce qu’on n’a pas le même parcours. Franck ne prend la place de personne.

Dans vos films aujourd’hui, vous assumez beaucoup plus votre féminité qu’à vos débuts…
C’est vrai. Mais il y a 20 ans, je ne savais même pas que je pouvais être jolie. Jusqu’à mes 30 ans, on ne m’a jamais dit que j’étais mignonne. Je n’imaginais pas que je pouvais plaire. Puis, j’ai changé mon regard sur moi-même. Et j’ai été aimée, ce qui aide à avoir une meilleure image de soi.

Quand vous vous revoyez dans Palace, attifée en bourgeoise, vous vous dites quoi ?
Je me demande pourquoi j’ai fait ces horribles chignons. J’avais 23 ans et j’en paraissais presque 30 de plus. Quand Louis Malle m’a contactée pour jouer dans Milou en mai, il était persuadé que j’avais 50 ans. À l’époque, ça ne me dérangeait pas qu’on me déguise. Maintenant, c’est fini ! Je ne suis pas assez jolie pour me foutre de ce que je mets. J’essaye au contraire de me soigner.

Être belle et comique en même temps, ce n’est pas le fond du problème ?
Je ne pense pas. J’ai vu le film Mes meilleures amies. Quand je vois Kristen Wiig, c’est la preuve qu’on n’est pas obligée d’être moche. On n’est plus dans les années 50.

Vous avez participé en début d’année au défilé anti-jeunisme de Gaultier. Vous aviez une coiffure incroyable !
Oui (rires). Ils ont dû vider 50 flacons de laque.

Ça vous tenait à cœur de participer à ce défilé ?
Pas spécialement. Il m’a contactée une semaine avant. Je n’ai pas eu le temps de m’angoisser, de me demander si j’étais assez jolie.

Le jeunisme, c’est quelque chose que vous craignez en tant que comédienne ?
Pas spécialement. Mais je trouve qu’une femme de 60 ans qui s’habille comme une gamine de 12 ans, ce n’est pas possible. Il faut des rôles de son âge. La jeunesse, elle est en chacun.


Frédéric Seront

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